Le stress oxydatif est-il l’unique stress présent en élevage ?

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Stress, stress oxydatif, stress thermique, le mot stress est un fourre-tout et il est parfois difficile de savoir ce que l’on désigne vraiment en utilisant ce mot.  Aussi risque-t-on de se laisser abuser par des offres de traitement du stress qui ne précisent pas quel type de stress elles prétendent réduire.

stress oxydatif

Stress oxydatif, stress thermique, stress, une grande famille présente dans tous les élevages

Qu’est-ce que le stress oxydatif?

La plus grosse confusion communément rencontrée sur le terrain consiste à opposer au stress une panoplie d’antioxydants. Certes le « stress oxydatif » existe, il s’agit d’un déséquilibre entre la quantité excessive de radicaux libres et des antioxydants présents dans l’organisme. Le stress oxydatif peut être d’origine alimentaire, ou la conséquence d’un ou plusieurs agents stressants, mais un antioxydant ne traite jamais la cause du stress. Quand on est réduit à ne pouvoir traiter les conséquences du stress que par le statut oxydatif de l’animal il faut privilégier des antioxydants à fort pouvoir anti-inflammatoire qui en réduisant la souffrance de l’animal participe à la réduction de l’inconfort.

Et le stress thermique ?

Le stress thermique c’est la combinaison de facteurs météorologiques: température, humidité qui ont des conséquences sur la physiologie et le bien-être de l’animal. La température corporelle augmente et l’animal n’arrive plus à réguler l’excèdent de chaleur.

Idéalement, réduire les causes du stress restera toujours une voie plus efficace que d’agir sur les conséquences. Faire le distinguo entre causes et conséquences du stress est la première étape avant de poser un diagnostic. Pour cela, il faut partir de la définition initiale.

De la physio au cerveau

Une définition datant de 1936 toujours d’actualité

L’endocrinologue Hans Selye donne dès 1936 une définition du stress toujours reconnue. Il définit le stress comme l’ensemble des moyens physiologiques et psychologiques mis en œuvre par un être vivant pour s’adapter à un événement donné. C’est une réponse physiologique naturelle qui permet à l’organisme de mobiliser ses ressources face aux changements. Cette réaction peut se manifester à l’occasion d’événements positifs ou négatifs. Cependant, si ponctuellement il peut être un véritable stimulant, il peut devenir néfaste pour la santé physique et mentale s’il s’installe dans la durée.  Les réactions peuvent varier d’un individu à un autre, selon l’environnement, le contexte mais le but de l’organisme est toujours le même : rétablir l’équilibre du milieu intérieur.

Stress et facteur de stress : attention aux confusions !

Le stress ne doit pas être confondu avec les facteurs stressants qui peuvent être divisés en :

  • facteurs physiques
  • facteurs sociaux (résultants de l’interaction entre individus de la même espèce)
  • facteurs liés aux pratiques d’élevage

Les facteurs de stress ont un effet additif.

Cela signifie que quand différents facteurs stressants ont une incidence au même moment sur l’animal, la réponse de stress est plus grande que si l’animal avait été exposé à un seul facteur stressant. Des situations comme le sevrage et le transport peuvent ainsi être difficiles pour les animaux. Le stress est donc une réponse vitale et nécessaire de l’animal pour lui permettre de s’adapter à une évolution de son environnement perçue comme néfaste et créant un inconfort, de l’anxiété ou des tensions émotionnelles (Seyles, 1936). Décrire les conséquences du stress passe alors par des indicateurs physiologiques ou comportementaux reflétant cet inconfort et cette anxiété : par exemple un niveau de cortisol salivaire élevé ou un temps de repos insuffisant.

stress oxydatif

Les différents types d’agents stressant ou stressors

Le plus souvent les agents stressants évitables sont de l’ordre du management de l’élevage mais reporter la responsabilité sur l’éleveur est une erreur car cela réduit les causes du stress à des facteurs évitables. Or certains agents stressants sont inévitables, particulièrement dans nos modèles de production actuels. Pour limiter l’impact des agents de stress inévitables, des solutions visant à améliorer les conditions d’élevage : meilleur contrôle des températures, enrichissement du milieu, etc. sont proposées mais ne peuvent pas garantir une totale maîtrise des agents stressants. L’animal est donc seul à percevoir et à faire face à ces stress. Qu’ils soient évitables ou non, les agents stressants se répercuteront sur l’animal sous forme de souffrance psychologique et /ou sociale.

  • lorsque l’individu stressé perçoit un décalage entre « ce qui est » et « ce qu’il attend » il s’agit de stress psychologique
  • lorsque l’individu souffre de la présence et de l’interaction avec les autres individus ou d’absence d’interaction (isolement), il s’agit de stress social

On utilisera alors le terme de stress psychosocial pour regrouper les 2.

Les deux catégories d’agents stressants

Agents stressant évitables Agents stressant inévitables
Surdensité Variations météorologiques extrêmes
Faible ventilation Manipulations
Sol ou litière humide Vaccination
Toxines dans l’aliment Transport
Teneur en NH3 de l’air élevée Lignée à croissance rapide
Déshydratation Mutilations (debecage, caudectomie…)
Management inapproprié Lumière intensité ou rythme inappropriés
Modification brutale de l’environnement Médication
Restriction alimentaire Changement hormonaux et physiologiques

Le stress psycho-social inévitable est le plus complexe à manager

Quel est l’impact ?

Les effets néfastes du stress engendrés par les agents stressants inévitables se répercutent directement sur les performances individuelles de l’animal. Pour agir de manière pérenne, il faut donner à l’animal  la capacité de mieux s’adapter à son environnement. En renforçant la résilience individuelle des animaux, c’est-à-dire sa capacité à faire face seul aux modifications de son environnement sans effet néfaste pour lui-même. Dans ce cas, une modification de l’environnement (agent stressant potentiel) devient une opportunité plus qu’une menace.

Le cerveau de l’animal pour la gestion du stress

Pour s’adresser à l’animal et à ses capacités d’adaptation, il faut s’adresser directement à son cerveau. Les propriétés anti-stress de molécules olfactives à base de « citrus sinensis » donnent d’excellents résultats en matière de modulation du stress psychosocial, en renforçant la résilience de l’animal et en lui permettant de restituer une meilleure performance aux éleveurs. Stress oxydatif, stress thermique, stress psychosocial, agents stressants, des notions à ne pas confondre pour mieux appréhender leurs conséquences.

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