Une vache bien dans son environnement donnera de meilleures performances !
L’installation et la gestion d’un robot de traite n’est pas sans conséquence sur la conduite de l’élevage et le comportement des vaches. La nouveauté et le stress créés par le robot de traite causent souvent des problèmes de fréquentation ou d’accès, notamment avec les primipares.
Une architecture optimale et bien pensée en amont peut permettre de limiter les problèmes d’accès au robot, de fluidité… Il est également judicieux d’aider l’animal à mieux gérer la situation stressante, pour de meilleures performances en découlant, ainsi que plus de bien-être. Le produit VeO, par son mode d’action, permet justement de gérer les impacts négatifs sur le comportement des vaches liés à une situation stressante, comme par exemple le robot de traite.
L’article publié dans le magasine français PLM (n° 544 de septembre-octobre) et repris ci-dessous, avec leur aimable autorisation, explique en détails l’impact du robot de traite sur le comportement des vaches et leurs performances.
Expertise
Avec Marion Fourmont,
consultante FDS
Vous avez le projet d’installer un ou plusieurs robots de traite ? Vous en avez déjà parlé au concessionnaire, au banquier, au véto, au pédicure… Mais, n’oubliez pas de vous projeter, d’imaginer, de visualiser. La question essentielle concerne la manipulation et la contention des animaux. « Comment allez-vous pouvoir isoler, bloquer, une ou plusieurs vaches facilement ? »
1 – Pensez à vous d’abord : comment vos interventions seront-elles le plus facile possible ?
Intervenir rapidement, c’est le B.a.-ba. Qu’est-ce que je prévois, en cas :
– d’insémination,
– de parage,
– de soins,
– de vaches en retard,
– d’une alerte qualité,
– d’une vache à tarir,
– d’une fraîche vêlée…
Bien penser à tout. « Et en toutes circonstances » insiste Marion Fourmont, consultante FDS. C’est vrai qu’en semaine, parfois, tout est simple. La routine. « Mais, attention aux week-ends. Un salarié, un remplaçant ou un associé moins expérimenté, pourra-t-il se débrouiller aussi bien que vous ? » Ou encore, pourrez-vous amener la vache qui vient de vêler, sans avoir à lui faire traverser la cour de la ferme ?
En parallèle, la réflexion va porter sur le type de circulation, « libre, feed-first, milk-first, libre optimisée… ». Visiter d’autres installations vous aidera à y voir clair, à trouver des idées, des exemples et du vécu.
Pour éviter des embouteillages, donner confiance aux dominées. Et même, 8m selon la configuration.
Voici trois exemples de zones de tri
Zone A. D’ici, les vaches n’ont pas de retour autonome vers le robot. Cet espace peut permettre d’isoler des vaches très fragiles ou sous traitement.
Zone B. Elles peuvent revenir vers l’un des robots. Cet espace peut accueillir des fraîches vêlées ou des vaches qui ont tendance à peu fréquenter le robot. Ici, elles ne subiront pas de
compétition.
Zone C. Pas de retour autonome vers le robot. Cet espace servira de parc d’attente temporaire, par exemple, pour des vaches à parer ou inséminer. Les bêtes sont triées automatiquement. L’éleveur n’intervient pas, devant les robots. Il ne perturbe par la fréquentation.
2 – Pensez aux dominées : comment les encourager à fréquenter le robot ?
L’autonomie de la vache, son assurance, sa capacité à oser venir au robot conditionnent la réussite. Pour qu’elle soit en confiance, « l’espace devant les robots doit être le plus grand possible » :
– prévoir 5 m, au minimum, devant une stalle unique ;
– 7 m, en présence de deux stalles de traite.
On parle bien de dégagement vrai. Sans obstacle. Marion Fourmont insiste : « Aucun équipement (abreuvoir, muret de logettes, brosse à vaches…) ne doit grignoter ces 5 ou 7 m requis ». L’objectif est bien d’éviter des embouteillages et des face à face. Le cheminement doit être fluide, logique, « sans zigzag, ni aller-retour », comme une marche en avant. « Il faut que les animaux fassent au maximum des boucles et évitent de se croiser ». A titre de repère, « 100 vaches laitières dans un troupeau, à 2,7 traites par jour et 1 refus par vache, donnent 370 passages… ».
Les couloirs transversaux
Autres espaces stratégiques : les couloirs transversaux. Ils doivent être suffisamment larges, pour permettre aux animaux de s’échapper, face à une dominante ou au racleur. « Attention, ce n’est pas parce que le bâtiment est sur caillebotis, avec un robot racleur ou un aspirateur à lisier, que le couloir transversal doit être étroitisé ! » Tout couloir restreint pénalise la fréquentation du robot et l’ingestion à l’auge, peu importe le type de circulation… Si une vache dominante s’est plantée là et bloque tout le passage, les autres ne circuleront pas.
Le couloir du fond
Dans les étables à logettes, le couloir du fond peut accueillir un pédiluve, en plus d’être utile à la circulation et de permettre de s’abreuver tranquillement. Un couloir multifonction. « Mais, à condition, là encore, d’une largeur suffisante : un bon 5 m. Ou bien, si l’objectif n’est pas d’y installer un bain de pieds, 3,50 à 4 m reste le minimum ». Une solution, soulignée par Marion Fourmont, est d’avoir deux abreuvoirs mono-places, en face à face, plutôt qu’un grand bac, pour gagner de la place. Les vaches viennent boire le long du muret, sans se mettre en travers, laissant le champ libre à d’autres de passer. « Deux vaches doivent pouvoir se croiser, pendant que les autres boivent ». A la table d’alimentation, c’est la même chose : derrière des vaches en train de manger, deux autres doivent pouvoir circuler et se croiser.
Le mot tri, à la sortie du robot, parfois mal compris
Quand on parle d’une zone de tri, associée au robot, le mot tri est parfois mal compris. Comme si le système ne fonctionnait pas bien, obligeant à faire du tri dans les animaux. Mais, rien à
voir, ici. Cette zone de tri est une zone d’aiguillage. Comme l’explique Marion Fourmont : « Cela facilite la vie, pour dévier une vache vers le box d’IA ou de soins ; pour orienter une fraîche vêlée vers la zone de repos ». Sans complication, sans perdre de temps, ni gêner les autres. « Cela permet d’avoir, sous la main, quelques animaux, sans perturber le reste du troupeau ».
La fréquentation dépend du large dégagement laissé devant les robots
1 – Exemple d’un bâtiment à logettes avec deux stalles. Les robots sont centrés au milieu de l’étable. Les vaches qui méritent de l’attention sont triées vers l’arrière. On observe une large ouverture de 8,00 m. Elle permet aux animaux d’aller librement vers le robot, mais aussi d’en sortir et d’aller boire sans gêner la circulation.
2 – La largeur des couloirs transversaux à toute son importance aussi. Ici, dans le couloir du fond : 3,50 m paraît le strict minimum ; 5 m donnera la possibilité de placer des pédiluves. Pour les abreuvoirs, deux bacs mono-places limitent l’encombrement. Les vaches viennent y boire en longeant le muret, sans se mettre en travers du couloir et donc sans gêner les autres. Au total, n’oubliez pas « les 10 cm », minimum requis, d’accès à l’eau par vache. Toujours des abreuvoirs faciles à vidanger.
3 – Exemple de stabulation en aire pailléeavec un robot de traite en bout, et tri à l’arrière : 5 m de dégagement ont été prévus, ce qui est un minimum. Le premier obstacle, l’abreuvoir fixé sur le mur à mi-hauteur, n’empiète pas sur ces 5 m.
4 – Ici, la largeur du couloir donne de la place pour un pédiluve.
3 – Pensez à vous, encore : avec un bureau agréable et proche de la zone de traite.
Avec le robot, vous allez passer plus de temps au bureau. Prévoyez-le facile d’accès, de plain-pieds, calme, confortable. « La traite 24h/24h et automatisée donne lieu à un certain nombre de rapports quotidiens à consulter. Et il y a toujours la saisie d’informations : IA, constats de gestation, traitements… »
Pour être réactif et éviter des oublis, Marion Fourmont, conseille d’avoir le bureau près de la zone de traite. « Cela vous permet, par exemple, de saisir un traitement et ensuite de l’administrer rapidement ». Penser à un bureau, aussi agréable en hiver qu’en été, lumineux, accueillant.
Et aussi
Pour la litière, ça change tout
En robot, pensez-y, « vous n’entretiendrez plus les logettes ou l’aire paillée comme avant », pour la simple et bonne raison que toutes les vaches ne se lèveront plus en même temps.
Et pour racler ?
Dispositif, fréquence, efficacité… Prenez du temps, pour bien choisir votre raclage. La propreté et la santé des pattes est un sujet encore plus technique, dans une étable avec robots.
Sur la bonne pente
Pour la propreté et la santé des pattes, mieux vaut éviter les zones d’humidité dans le couloir. Prévoir :
• 1,5 % de pente, dans le sens de la longueur,
• 1,5 % vers le rail de racleur, lorsqu’il y en a un.
Le tri donne accès, ici, à la cage de parage.
Extrait de PLM, n° 544 de septembre-octobre 2022
Toutes les indications ci-dessus permettent d’améliorer le confort des vaches (et celui de l’éleveur) et donc leurs performances en conséquence, encore faut-il pouvoir les mettre en œuvre. Et le robot de traite n’en reste pas moins une situation stressante, encore plus pour les primipares.
Intégrer également une solution comme VeO, dédiée à l’animal pour lui permettre de mieux gérer la situation stressante, est un moyen efficace de gérer les impacts négatifs du stress sur l’animal et donc ses performances. En savoir + sur VeO…