Grippe aviaire, les volailles confinées !

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Chaque épisode de grippe aviaire en Europe, nous rappelle que la France est le pays du plein air ! En production avicole, 38% des pondeuses, 17% des volailles de chair et 60% des palmipèdes gras ont un cahier des charges incluant le plein air. Outre l’image positive en matière de bien -être animal, l’accès à un parcours est clairement un avantage pour ces volailles. En effet, ce supplément d’espace :

  • Permet de mieux gérer les interactions sociales
  • Offre plus d’opportunités d’exploration et d’expression des comportements naturels.

grippe aviaire

Mais ces élevages sont aussi plus exposés aux risques de contaminations par la faune sauvage via les parcours. C’est pourquoi en cas de crises sanitaires de type grippe aviaire hautement pathogène (H5N8 cette année), les services de l’état ont recourt au confinement de certaines volailles. Ainsi depuis le 17 novembre dernier le Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a passé le niveau de risque d’introduction du virus de « modéré » à « élevé » et ce pour l’ensemble du territoire français. Ceci impose un confinement des volailles, incluant souvent celles des particuliers.

Mais alors comment les animaux vont –ils vivre cette modification brutale de leur environnement ? La claustration va certes les protéger d’une éventuelle contamination mais ne risquent-ils pas de subir des conséquences inattendues et non liés à cette épizootie de « grippe aviaire » ?

Conséquences de la claustration due à la grippe aviaire :

Diagnostic sur les volailles

La perte soudaine de l’accès à un parcours extérieur aura  plusieurs conséquences néfastes sur les volailles.

Impacts et conséquences de la claustration due à la grippe aviaire

    Conséquences Comportementales Nature du stress engendré
Impacts de la claustration sur les animaux Evènement soudain Sidération Stress psychologique
Perte d’espace Recherche vaine de solution pour s’enfuir Stress psychosocial
Perception de surpopulation Nervosisme, picage Stress psychosocial
Diminution de la disponibilité des matériaux manipulables Redirection des comportements d’exploration contre les congénères (risque de picage) Stress psychosocial

La claustration aura donc pour conséquence de générer du stress psychosocial chez les animaux.

A chaque stade son symptôme

Chaque animal étant différent avec un passif différent, sa réaction au stress sera différente. Par élevage, les conséquences du stress vont donc être différentes et pourront évoluer par stade. Chaque stade se détermine par le niveau des symptômes et les conséquences délétères sur les animaux et l’élevage.

Les différents stades d’évolution du stress dans les élevages

  Symptômes Conséquences Baisse de production
Stade 1 –         Sidération

–         Baisse de consommation

IC et gain de poids dégradé de 3 à 5%
Stade 2 –         Nervosisme

–         Baisse de consommation

IC et gain de poids fortement dégradé  de 8 à 10%
Stade 3 –         Picage

–         Baisse de consommation

Mortalité et déclassement carcasse de 10 à 15% parfois plus

Données issues de nos recherches internes et observations terrains

Le stress engendre des comportements inadaptés chez les individus les plus fragiles . Ces comportements (picage intempestifs) vont augmenter le niveau de stress des animaux plus résistants les faisant basculer à leur tour vers des comportements déviants. Ce mécanisme implacable explique l’évolution du picage dans les élevages ; les problèmes n’apparaissent pas tous au même moment et leur ampleur ne peut que s’aggraver.

 

Quels traitements envisager en cas de claustration due à la grippe aviaire ?

Cibler les traitements sur les causes réelles

La perte de richesse du milieu

Les enrichissements du milieu sont à apporter au moment même de la claustration. Ils serviront alors à rediriger les comportements exploratoires et les frustrations. Il existe de nombreuses disponibilités d’enrichissement. Certains sont disponibles sur le marché :

  • Blocs à picorer: choisir des blocs ni trop durs ni trop friables. Afin qu’ils durent dans le temps il faut qu’ils s’effritent légèrement et qu’ils contiennent des attractants pour les rendre perceptibles par les animaux.

D’autres matériaux manipulables déjà présents dans les élevages peuvent être utilisés :

  • Des ballots de paille ou de foin
  • Des bidons remplis de sable,
  • Des ficelles

Ces matériaux sont très efficaces pour occuper les volailles et  provoquer des interactions positives. Toutefois un roulement de ces derniers (environ toutes les deux semaines) est nécessaire pour maintenir l’intérêt des volailles. N’oublions pas que, quel que soit le nombre d’animaux, la présence de plusieurs enrichissements du même type est fondamentale. De plus, il faut éviter que ces outils ne se transforment en objets de domination par les dominants, chaque enrichissement doit rester visible par tous.

Quelle adaptation mettre en place pour pallier la perte d’espace et le stress de densité ?

Par définition lors de claustration pour grippe aviaire, il est impossible de redonner de l’espace aux animaux. Il est aussi impossible ou économiquement hors d’atteinte de baisser la densité au cours du cycle de l’élevage, ni même à la bande suivante. Si nous ne pouvons pas agir sur la densité pour gérer le stress, il faudra faire confiance aux animaux pour qu’ils le gèrent au mieux ! Comme vu précédemment, le challenge est tel qu’il y aura des dégâts. Néanmoins, des solutions anti-stress existent pour soutenir au maximum les animaux faisant face à ces situations stressantes.

Tous les produits anti-stress ne se valent pas

Choisir un produit anti-stress n’est pas facile car l’offre semble assez large et tous n’ont pas les mêmes avantages. Commencez par éviter le piège des produits « anti-stress » qui sont en fait des antioxydants et concentrez-vous sur les produits ayant un vrai impact sur le comportement des animaux.

Les solutions principalement présentes sur le marché ont des effets variables sur l’animal. La solution n°3 obtient une note satisfaisante face au stress de claustration. Cependant, son effet calmant tend à réduire l’expression des comportements naturels des animaux. La solution n°4 aux actifs végétaux est celle qui est le mieux adaptée au stress de claustration. En effet, grâce à son mode d’action cérébral les animaux s’adaptent de façon individualisée face à un même stress. De plus, le comportement naturel d’exploration est maintenu, ce qui est essentiel à leur bien-être.

Comparatifs des caractéristiques des produits anti-stress pour claustration

grippe aviaire

La grippe aviaire par la claustration qu’elle impose aux volailles plein air agit comme un révélateur du stress psychosocial de nos élevages. Si le stress psychosocial n’est pas pris en compte il engendre des pertes considérables. Nous avons vu ici qu’il était essentiel d’accompagner les animaux par des mesures spécifiques qui ne dégraderont pas l’expression de leurs comportements naturels!

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