Chacun d’entre nous se sent concerné par le « bien-être animal » et se sent capable de juger (sans grande légitimité) des conditions d’élevage dans lesquelles les animaux sont élevés ! Ces thématiques d’intérêt public poussent les professionnels de l’industrie à créer de nouvelles filières qualité comme « La Nouvelle Agriculture » de Terrena ou « Oui c’est bon » de LDC. D’autres acteurs, notamment la grande distribution avec le groupe Casino, rejoignent la démarche d’étiquetage bien-être Animal en apposant une note A, B, C ou D sur leur produit. L’espèce la plus avancée dans ces démarches de qualité est la volaille avec de nombreuses filières de qualité et plus de 24% des volailles vendues sous label.
Alors que ces nouvelles démarches fleurissent, un seul point de vue persiste dans l’élaboration du cahier des charges : celui de l’humain ! Mais qu’en est-il de notre principal intéressé ? Ce gallinacé à deux pattes à qui tout le monde oublie de demander son avis ?
Demander à la poule ce qu’elle pense du bien-être au travail !
Ce qui peut paraitre bien à nos yeux ne l’est pas forcément aux yeux d’une poule ! La grande majorité des volailles préfèrent par exemple rester dans un bâtiment plutôt qu’un parcours plein air non arboré. En effet, de leur point de vue, le bâtiment assure une protection contre les prédateurs, logique me direz-vous mais encore fallait-il y penser ! Il est donc très important de ne pas confondre attentes sociétales – volonté de voir une poule en extérieur et bien-être animal – sentiment de protection entre autres. Tout reste une question de perception, et n’étant pas une poule, il n’est pas toujours facile de savoir ce qui est bon pour elle !
Fort heureusement les professionnels du comportement, appelés éthologistes, sont capables de mettre les animaux en situation afin de leur faire exprimer leurs besoins ou préférences en termes de confort et bien-être. Les réponses fournies par les animaux sont parfois déroutantes comme en témoignent les travaux de Faure et Mills (1995). Les normes bien-être animal s’inspirent de ces travaux mais restent majoritairement le reflet de la demande sociétale. Toutefois, l’éleveur dans son bâtiment est capable de voir si ses animaux présentent des signes de mal-être et d’y remédier en conséquence. L’observation ne serait-elle pas un point commun aux 2 métiers ?
Plusieurs symptômes peuvent indiquer une baisse de bien-être chez les volailles :
- Perte de plumes au niveau du cou
- Diminution de l’appétit
- Altercations : griffures, piquages …
- Volailles très agitées ou totalement apathiques
- ….
Il convient d’être particulièrement attentif à l’apparition de ces signes car plus l’attente est longue, plus les dégâts seront irréversibles. Dans ce domaine comme pour la santé en général, il sera difficile de « soigner » vos volailles, la prévention reste votre meilleur atout.
Si on veut répondre à cette demande sociétale, on doit considérer le bien-être animal comme synonyme d’absence de stress inutile. Se pose alors la question de la compatibilité entre diminution du stress (par exemple de densité) et productivité de l’élevage.
Bien-être animal et élevage : est-ce bien compatible ?
Le milieu contient de nombreuses barrières au bien-être
Les stress en élevage comme barrières au bien-être de l’animal sont très variés. Nous parlons bien ici des stress car la nature de ces derniers est diverse. Nous pensons dans un premier temps au stress oxydatif, bien réel certes, mais trop souvent cité aux détriments des autres types de stress. Le stress thermique est très impactant mais reste périodique, le stress inflammatoire est en réalité l’évolution dégradée du stress oxydatif et un dernier stress est difficilement classifiable mais tout le monde le ressent : le stress psychosocial ! Vous savez ce fameux stress que l’éleveur décrit comme un état de mal-être qu’il ressent chez ses animaux ? « Mes poules sont nerveuses aujourd’hui », « Mes poulets ne mangent pas comme ils devraient ».
Ce stress est difficilement mesurable et pourtant les causes sont bien connues :
- Changement de bâtiment,
- Transport
- Manipulation : vaccination
- Densité
- Regroupement d’animaux
Malgré une bonne maitrise de ces facteurs stressants, les comportements observés en réponse à ces facteurs sont variables.
Réponse collective ou réponse individuelle ?
Certaines génétiques sont réputées comme plus sensibles au stress que d’autres. Pourtant, dans un même bâtiment, il apparait que la réponse au stress des volailles est variable, leur réponse est individuelle!
La sensibilité au stress est donc individuelle et a 2 composantes :
- Le génotype : difficilement maîtrisable par l’éleveur
- Le phénotype : qui dépend du vécu de la volaille. Comment le prendre en charge ? L’erreur la plus commune est de considérer que l’ensemble des individus du troupeau va réagir de façon unanime.
Illustration d’une différence de réponse individuelle pour un même stresseur
La bonne démarche pour améliorer le bien-être des volailles
Adopter un management global du stress
Comme indiqué plus haut, la réponse au stress des animaux est individuelle et pour partie liée au vécu de la volaille. Limiter les sources de stress semble donc la première chose à faire. Les techniques de management et de gestion classique du stress telles que réduire le temps de transport, réduire les manipulations ou encore réduire la densité sont essentielles mais limitées par la productivité de l’élevage. Un autre point sur lequel les spécialistes du bien-être travaillent est l’enrichissement du milieu de vie des animaux. Ce dernier s’est appauvri au fil de l’industrialisation de la filière et n’est aujourd’hui plus en accord avec les attentes des filières qualité bien-être.
L’enrichissement, la clé pour un animal épanoui ?
Les volailles ont besoin d’exprimer des comportements naturels tels que le picorage, le grattage, ou encore le toilettage. Ces actions vont leur permettre de se sentir mieux par la production de dopamine qu’elles engendrent et donc de contribuer à leur bien-être.
Pour favoriser ces comportements naturels, les enrichissements ont vu le jour dans les élevages. Les plus courants sont les ficelles, les balles de luzerne et les blocs à picorer. Toutefois, les éleveurs observent que toutes les volailles ne les utilisent pas. La notion de réponse individuelle prédomine ici encore. Par ailleurs, il semble que l’effet de ces enrichissements ne soit pas durable.
Les huiles essentielles, pour un animal bien dans ses pattes !
Notre solution olfactive à base d’un extrait unique d’huile essentielle d’orange s’est révélée très efficace pour réduire le stress chez les volailles et in fine améliorer leur bien-être. Son effet se démarque par une action purement cérébrale. Elle renforce mentalement l’animal en augmentant le flux de messagers positifs au niveau des neurotransmetteurs impliqués dans la réponse au stress. Ceci permet aux volailles de s’adapter plus facilement et plus longtemps aux situations stressantes. Mais cette solution sensorielle offre surtout la possibilité d’avoir une réponse individualisée tout en maintenant un comportement naturel : l’animal choisit de faire ce qui est le mieux pour lui à l’instant t.
De plus les éleveurs ont remarqué qu’en présence de cette solution sensorielle, les volailles maintenaient un intérêt marqué pour les enrichissements et ce, pendant plusieurs semaines. En effet, en réduisant le stress chez ces volailles, on parvient à maintenir un comportement naturel d’exploration, avec l’exploitation des enrichissements. Ce qui a pour effet de procurer un sentiment de bien-être via la libération de dopamine : la boucle est bouclée !
La gestion du stress des volailles est complexe. Seule une approche globale de l’animal permet de réduire de façon significative le stress et ses conséquences sur les performances animales et ainsi, de conduire à son mieux-être.