Stress thermique et truie allaitante : une réalité à ne pas négliger !

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Le stress thermique est un stress majeur en production porcine, surtout chez la truie allaitante. Baisse d’ingéré, diminution de l’activité, hyperventilation… les signes d’inconfort sont bien réels et révèlent une altération du bien-être des truies. Pourtant, les études montrant l’impact du stress thermique sur la truie et ses porcelets sont peu nombreuses et commencent à dater. Depuis quelques années, la capacité d’ingestion limitée des truies hyperprolifiques ainsi que le réchauffement climatique amènent de plus en plus les professionnels à se sensibiliser à ce problème inévitable de l’Europe à l’Asie.

stress thermique

Le « stress thermique » c’est quoi ?

Le « stress thermique » survient quand la température environnementale de l’animal est supérieure à sa zone de neutralité thermique. A cet instant, l’animal produit plus de chaleur par son métabolisme ou en reçoit plus de son environnement que ce qu’il est capable d’évacuer. En ce qui concerne la truie allaitante de nombreuses études s’accordent à dire que la zone de neutralité thermique de la truie se trouve entre 18 et 22°C (Quiniou et al., 2000). Ce qui signifie qu’au-delà de 18°C le métabolisme de la truie commence à combattre le stress thermique. De plus il est important de noter que le taux d’humidité relative joue également un rôle dans le risque de stress thermique. Malgré le fait que l’index Température humidité relative (THI) soit peu ou pas étudié en truie, il est admis qu’à une hygrométrie élevée (>80%), les variations de températures sont beaucoup moins bien acceptées par la truie. D’où l’importance d’une bonne ventilation dans les élevages.

La truie allaitante est l’animal le plus exposé au stress thermique

La truie allaitante a une résistance à la chaleur bien inférieure aux porcs à l’engraissement ou même que la truie gestante. Ceci s’explique en particulier par le fait qu’elle doit ingérer une grande quantité d’aliment pour couvrir les besoins de la portée et que son métabolisme produit une grande quantité de lait ce qui participent à la thermogénèse. De plus, la truie allaitante est constamment exposée à des températures bien supérieures à sa zone de thermoneutralité. La zone de confort thermique pour les porcelets nouveau-nés étant entre 30°C et 34°C (Quiniou et al., 2000) les salles de maternité sont souvent entre 22 et 23°C. Vous l’aurez compris que l’on soit en été ou en hiver, la truie allaitante sera confrontée à un stress thermique inévitable, l’accompagner devient essentiel.

Comment la truie se rafraîchit-elle ?

La truie, et plus globalement le porc est dépourvu de glande sudoripare fonctionnelle ce qui limite considérablement sa capacité à réguler sa température corporelle. Lorsque l’animal est soumis à un stress thermique un ensemble de cascade physiologique se mettent en place pour s’adapter au plus vite à cette situation d’inconfort. D’une part, le métabolisme augmente la thermolyse : la respiration s’accélère pour augmenter les pertes de chaleur et la circulation sanguine est redirigée vers les réseaux capillaires de la peau afin de favoriser les pertes de chaleur par convection.  D’autre part, la thermogénèse est réduite : la truie va réduire son activité et augmenter sa surface de contact avec des zones froides mais surtout, pour réduire sa propre production de chaleur, l’animal réduit son ingéré alimentaire. Par conséquent, les nutriments disponibles à la production laitière sont diminués. La truie doit alors davantage mobiliser ses réserves pour couvrir les besoins laitiers de sa portée.

Quelles sont les conséquences directes du stress thermique

Le stress thermique induit une baisse de l’ingéré chez la truie certes, mais de combien de grammes parlons-nous ? Au-delà de 18°C la perte de capacité d’ingestion est de 154g/jour/truie et par degrés supplémentaire. Et cela s’aggrave lorsque que l’on passe la barre des 25°C où la perte s’élève à 385g/truie par degrés supplémentaire. Au-delà de 27°C l’ingéré est réduit de quasiment 1kg !

Effet de la température ambiante sur la consommation d’aliment de la truie allaitante

La baisse d’ingéré se traduit par une baisse de production laitière et pondérale. A 29°C, la baisse sur la production laitière a été évaluée à -1.3kg/jour/truie soit une réduction de 18%. D’autres études rapportent des baisses de production laitière variant de 12 à 26%.

Effet du stress thermique sur les performances de la truie et de sa portée

Température °C Production laitière moyenne (kg/j) % Réduction en lait Gain de portée (kg/j) Perte ELD  (mm) Source
1829 7.56.2 18 2.461.94 2.13.5 Quiniou et Noblet (1999)
1829 8.36.1 26 2.051.30 1.73.0 Quiniou et al., 2000
2029 10.78.3 23 3.442.84 Renaudeau et Noblet, 2001
1829 8.47.4 12 2.402.10 3.24.4 Silva et al., 2009

Pour les performances de la portée les pertes vont de 300 à 750g/jour/portée ce qui peut représenter une différence d’un kilo sur le poids de sevrage du porcelet ! Le dernier effet notable est sur l’état corporel de la truie. En effet moins elle consomme et plus elle devra puiser dans ses réserves corporelles. Les différentes études rapportent une perte d’épaisseur de lard dorsal (ELD) additionnelle de 1,2 à 1,4mm pour les truies exposées au stress thermique.

Comment aider la truie ?

La prévention est la clé ! Mais comment prévenir une vague de chaleur me direz-vous ? Il est déjà important de rappeler que la truie allaitante est constamment en stress thermique avec une visibilité des signes d’inconfort plus marquée lors des grosses chaleurs (>25°C). L’accompagner tout au long de l’année n’est donc pas une aberration au contraire !

Les solutions « classiques »

Les solutions couramment utilisées vont chercher à augmenter la digestibilité des nutriments, augmenter la concentration énergétique de la ration ou encore limiter le stress oxydatif mais elles ne s’adressent pas directement au cœur du problème.  Que le stress soit thermique ou d’autre nature lorsque ce dernier est perçu par l’animal il est directement intégré au niveau cérébral pour déclencher une réponse physiologique en cascade. Cette réponse peut varier en fonction de la sensibilité individuelle de l’animal et de sa capacité d’adaptation.

Renforcer la capacité d’adaptation de la truie allaitante au stress thermique

Il s’agit de la première stratégie qui devrait être appliquée en élevage. En effet, la réponse au stress (ici thermique) peut être améliorée en renforçant l’activité des neurones impliqués dans la réponse au stress : les neurones sérotoninergiques. Il en résulte une meilleure adaptation comportementale de l’animal :

  • Un ingéré soutenu par une alimentation plus fractionnée,
  • Une augmentation de la consommation en eau, la base d’une bonne production laitière
  • Des truies moins agitées qui ne produiront pas d’extra chaleur supplémentaire
  • Des truies plus réactives qui n’écraseront pas leurs porcelets

Et également une amélioration de la réponse physiologique avec notamment une régulation de la production de cortisol essentielle pour préserver la santé des truies.  Grâce à cette action cérébrale qui traite la question du stress (ici thermique) à la racine, les effets néfastes sur l’organisme sont diminués : stress oxydatif, perte de perméabilité membranaire, alcalose sanguine etc.

Une solution sensorielle unique

Pour accompagner les truies allaitantes, l’ajout d’une solution sensorielle à base d’un extrait unique d’huile essentielle d’orange permettra à vos animaux de s’adapter plus longtemps et plus facilement au stress thermique. Cette solution soutient l’ingéré des truies, diminue les pertes d’ELD et augmente le poids de portée.

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