Antibiorésistance : 4 engagements clés en production animale

logo élevage planète blanc

L’antibiorésistance est une préoccupation majeure en santé humaine et en santé animale au niveau mondial.  Pour l’OMS, il s’agit d’une des menaces les plus importantes pesant sur la santé et la sécurité alimentaire ainsi qu’un défi écologique pour la planète. Comment réduire les antibiotiques tout en produisant dans de bonnes conditions ?  Petit panorama des engagements de la production animale pour limiter le risque de développement de résistances aux antibiotiques.

antibioresistance

Antibiorésistance : Pourquoi les productions animales sont-elles dans le viseur ?

L’utilisation d’antibiotiques est répandue en élevage aussi bien pour les animaux terrestres qu’aquatiques. Leur usage est nécessaire à la santé et la productivité des animaux, ils contribuent à l’approvisionnement en produits animaux à la fois en quantité et en qualité. Selon l’OMS, pas moins de la moitié des antibiotiques produits dans le monde sont destinés aux animaux d’élevage. La veille réalisée en Union européenne grâce à l’EFSA (European food safety authority) et à l’ECDC (European center of disease control) est forte et structurée. Il en est de même aux États-Unis avec le programme NARMS, ce qui conduit à la mise en place de plans de réductions d’utilisation des antibiotiques pour limiter l’antibiorésistance. En France, c’est le plan Ecoantibio est en cours depuis 2012. La première version de ce plan a permis de réduire de 37% l’exposition des animaux d’élevage aux antibiotiques. Par contre, dans d’autres régions du monde (Asie, Afrique ou Amérique du Sud), la consommation d’antibiotiques est moins réglementée et la remontée des données est difficile à obtenir.

Qu’est-ce que l’antibiorésistance ?

La résistance aux antibiotiques commence lorsque les bactéries deviennent insensibles aux antibiotiques prescrits pour traiter des infections bactériennes (pneumonie, infections sanguines, tuberculose, etc…) et qu’ils deviennent alors inefficaces. Ce phénomène n’est pas nouveau : dès 1940, les premières résistances à la pénicilline ont été observées. Depuis chaque nouvelle génération d’antibiotiques voit son lot de résistances apparaitre.  Certains antibiotiques utilisés par l’élevage se retrouvent intacts un peu partout dans l’environnement et les effluents : fumier, sol, eau, etc…exposant ainsi régulièrement les microorganismes à ces molécules d’intérêt en favorisant des résistances. Seulement voilà les microorganismes résistants aux antibiotiques dans l’environnement se déplacent et échangent des gènes de résistance avec d’autres microorganismes. Ainsi des résistances de bactéries spécifiques à l’animal de rente peuvent concerner des bactéries spécifiques à l’homme.

antibioresistance

Une surexploitation des propriétés des antibiotiques

A l’origine du développement de l’antibiorésistance, l’utilisation massive des antibiotiques. Leur usage tant chez l’humain qu’en médecine vétérinaire ou dans le domaine phytosanitaire a favorisé l’apparition de souches de bactéries résistantes jusqu’à même développer des souches multi-résistantes. En élevage, l’utilisation des antibiotiques sur des animaux en bonne santé en tant que facteurs de croissance ou en préventif contribuent à accélérer le processus naturel d’antibiorésistance. L’usage zootechnique des antibiotiques en tant que facteur de croissance est interdit dans l’Union européenne depuis 2006 mais persiste encore dans d’autres pays.

4 moyens de lutter contre l’antibiorésistance

1.     Les bonnes pratiques en élevage

Les pratiques d’élevage sont fondamentales pour l’état sanitaire des élevages et contribue à la réduction de l’antibiorésistance. Le contrôle des paramètres comme la qualité de l’eau d’abreuvement, l’aliment, l’état et l’ambiance du bâtiment : la ventilation et propreté est nécessaire pour maintenir un bon état de santé général des animaux. Une attention particulière lors des périodes sensibles comme la mise bas ou le sevrage favorisera aussi un bon statut sanitaire des animaux.

2.     La biosécurité

Pour réduire le risque d’infections, de bonnes consignes de biosécurité doivent être mise en place en élevage :

  • Barrières sanitaires à l’entrée des bâtiments
  • Principe de « marche en avant »
  • Vides sanitaires et désinfections
  • Protocoles de gestions des animaux malades
  • Hygiène et formation du personnel

Cette liste n’est pas exhaustive. Pour réduire les risques de contaminations, la biosécurité est un point déterminant parfois encore négligé dans certains élevages.

3.     L’utilisation raisonnées des antibio

Réduire l’usage systématique des antibiotiques, notamment à titre préventif est un moyen de lutter contre l’antibiorésistance. Savoir utiliser les antibiotiques quand il faut, comme il faut, voici l’enjeu d’une antibiothérapie raisonnée. Soigner les animaux atteints d’infection bactérienne avérée est une nécessité pour la santé humaine mais aussi un droit pour les animaux de rente. Le traitement n’intervient qu’au cas par cas. Une utilisation raisonnée passe par un diagnostic complet et global prenant en compte les besoins sanitaires de l’élevage. Pour y arriver, vétérinaires, éleveurs, techniciens et laboratoires doivent être formés.

4.     Les alternatives aux médicaments antibiotiques

Lutter contre l’antibiorésistance en remplaçant les antibiotiques est une piste séduisante. L’éventail des produits présentés comme alternatives possibles aux antibiotiques est très large que cela soit, en termes d’origine, naturelle ou synthétique, de modes d’action ou de toxicité éventuelle, pour l’animal, le consommateur et l’environnement.

  • Les prébiotiques
  • Les probiotiques
  • Les extraits de plantes –
  • Les acides (organiques et/ou gras)
  • Les huiles essentielles

L’intérêt pour ces d’alternatives est de plus en plus important et ce à l’échelle mondiale. Cependant, l’utilisation de ces alternatives ne constitue pas la réponse unique à la réduction de l’utilisation des antibiotiques. Une approche globale et combinée est nécessaire pour obtenir des résultats satisfaisants et pérennes. Ainsi, les efforts fournis par les filières animales s’intègrent aussi dans une approche globale multisectorielle qui caractérise un développement durable : Homme, environnement et animal. « Un monde, une santé » c’est le nom du concept porté par l’OMS prenant en compte les interactions entre les différents écosystèmes.

Choose your location

Inscription à notre Newsletter

Donnez-nous vos coordonnées pour recevoir notre newsletter.

RGPD : Pour examiner votre demande, nous traitons vos données personnelles. Pour plus d’informations, consultez notre politique de confidentialité.

Contactar

Déjanos tus datos para que Myriam HOUGET se ponga en contacto contigo lo antes posible.

GDPR: Para examinar su solicitud, procesamos sus datos personales. Para obtener más información, consulte nuestra política de privacidad.